Chargement Évènements
  • Cet évènement est passé

RETITLED

17 janvier 20142 mars 2014

Artiste :
Patrick Weidmann

Les préoccupations de Patrick Weidmann depuis trois décennies traversent différents médiums. Dès les années 80, ses peintures abstraites se jouent des références, elles privilégient des esthétiques hétérogènes, parfois à la limite de l’aberration. Si la photographie y tient déjà une place importante, elle est diluée dans un dispositif qui s’apparente à l’installation, ou plus prosaïquement à de l’assemblage. Objets industriels, cadres démesurés et posters de supermarchés côtoient un champ lexical sanitaire. C’est aussi le temps des courts-métrages. Certains se mesurent à la narration, d’autres s’obstinent à éconduire une sensualité décalée. Au début des années 90 la photographie s’impose, en même temps que l’écriture. Et c’est la fiction qui devient l’enjeu d’une entreprise singulière. Elle s’en prend directement aux capacités de l’illusion à générer du sens, elle traque ses failles et ses dérives, en active les impostures. En effet, les promesses de bonheur de la société consumériste sont asservies à une stratégie aussi virulente qu’énigmatique. Elle semble valider l’idée que la mort y joue un rôle capital. Les lieux de prédilections qui illustrent ce travail sont les galeries marchandes, les aéroports, les casses automobiles ou les casinos. Ils n’excluent en rien des décors montés de toutes pièces en atelier. Exempté de toutes hiérarchies, le fragment obtient du réel un genre de capitulation. Il est libre de circuler entre les signes, d’éreinter les métaphores, de briser le luxe ou la banalité, de s’encastrer aux abstractions, mais encore de stigmatiser la vanité des objets ou leur symbole social. Libre aussi de rejouer la violence impeccable d’un drame indivisible. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite, pourrait-on conclure. L’œuvre récente renforce le phénomène. Le déni du contexte rend difficile la mesure du temps, son emprise est vouée à une sorte de consubstantialité photogénique avec l’éphémère. Mais dans le cas des images de Patrick Weidmann on pourrait penser que la durée aussi a subi une peine incompressible.

Pour Nogent-sur-Marne, Patrick Weidmann et Régis Durand, commissaire de l’exposition, ont opéré un choix parmi les photos, récentes ou non, de l’artiste. Ils ont produit un certain nombre d’œuvres inédites. Cette sélection, tout comme le livre qui l’accompagne, révèle au public l’univers particulier des œuvres plastiques et des écrits de l’artiste. S’y trouve mis en scène, avec brio et un sens implacable de la vanité des choses, l’effondrement de l’univers de pacotille et d’apparences dans lequel nous évoluons. Objets en plastique, ou en verre, reflets métalliques des carrosseries de voitures, objets sanitaires, tout cela sombre dans un chaos dérisoire, à travers lequel il est toutefois possible d’entrevoir, tel un faible signe de vie, une palpitation du désir, un clignotement du réel.

Détails

Début :
17 janvier 2014
Fin :
2 mars 2014
Catégorie d’Évènement:

Lieu

MABA
Maison d'Art Bernard Anthonioz
16 rue Charles VII 94130 Nogent-sur-Marne, 94130 94130 France
Téléphone :
maba@fondationdesartistes.fr / t : 01 48 71 90 07
Site Web :
Ouvert au public les jours de semaine de 13h à 18h. Les samedis et dimanches de 12h à 18h. Fermeture les mardis et les jours fériés. Entrée libre.

Organisateur

<b> Commissaire : </b><br> Régis Durand

Artiste :
Patrick Weidmann

Les préoccupations de Patrick Weidmann depuis trois décennies traversent différents médiums. Dès les années 80, ses peintures abstraites se jouent des références, elles privilégient des esthétiques hétérogènes, parfois à la limite de l’aberration. Si la photographie y tient déjà une place importante, elle est diluée dans un dispositif qui s’apparente à l’installation, ou plus prosaïquement à de l’assemblage. Objets industriels, cadres démesurés et posters de supermarchés côtoient un champ lexical sanitaire. C’est aussi le temps des courts-métrages. Certains se mesurent à la narration, d’autres s’obstinent à éconduire une sensualité décalée. Au début des années 90 la photographie s’impose, en même temps que l’écriture. Et c’est la fiction qui devient l’enjeu d’une entreprise singulière. Elle s’en prend directement aux capacités de l’illusion à générer du sens, elle traque ses failles et ses dérives, en active les impostures. En effet, les promesses de bonheur de la société consumériste sont asservies à une stratégie aussi virulente qu’énigmatique. Elle semble valider l’idée que la mort y joue un rôle capital. Les lieux de prédilections qui illustrent ce travail sont les galeries marchandes, les aéroports, les casses automobiles ou les casinos. Ils n’excluent en rien des décors montés de toutes pièces en atelier. Exempté de toutes hiérarchies, le fragment obtient du réel un genre de capitulation. Il est libre de circuler entre les signes, d’éreinter les métaphores, de briser le luxe ou la banalité, de s’encastrer aux abstractions, mais encore de stigmatiser la vanité des objets ou leur symbole social. Libre aussi de rejouer la violence impeccable d’un drame indivisible. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite, pourrait-on conclure. L’œuvre récente renforce le phénomène. Le déni du contexte rend difficile la mesure du temps, son emprise est vouée à une sorte de consubstantialité photogénique avec l’éphémère. Mais dans le cas des images de Patrick Weidmann on pourrait penser que la durée aussi a subi une peine incompressible.

Pour Nogent-sur-Marne, Patrick Weidmann et Régis Durand, commissaire de l’exposition, ont opéré un choix parmi les photos, récentes ou non, de l’artiste. Ils ont produit un certain nombre d’œuvres inédites. Cette sélection, tout comme le livre qui l’accompagne, révèle au public l’univers particulier des œuvres plastiques et des écrits de l’artiste. S’y trouve mis en scène, avec brio et un sens implacable de la vanité des choses, l’effondrement de l’univers de pacotille et d’apparences dans lequel nous évoluons. Objets en plastique, ou en verre, reflets métalliques des carrosseries de voitures, objets sanitaires, tout cela sombre dans un chaos dérisoire, à travers lequel il est toutefois possible d’entrevoir, tel un faible signe de vie, une palpitation du désir, un clignotement du réel.