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Rencontre avec Laurence De Leersnyder

11 février 2025
de 16:30
17:30

« C’est une équation à trois termes que Laurence De Leersnyder reformule à chaque invitation : un matériau, un geste, un espace. Dans son atelier, elle expérimente des liens entre gestes et matériaux. Dans les espaces où elle est invitée à intervenir, elle projette une forme.

Pas d’idée préalable, pas de concept sous-jacent, mais une attention au faire. Pas de hasard non plus : il ne s’agit pas de laisser la matière opérer à sa guise. L’artiste choisit lesdits matériaux pour des propriétés physiques, symboliques ou esthétiques qu’elle fatigue, voire contrarie. Du bois, du béton, du plâtre, de la terre, entre autres, à contre-emploi, souvent.

Au fur et à mesure des opérations plastiques, les murs de l’atelier se remplissent de miniatures en cire, en plâtre, des Fragments d’atelier qu’elle a antérieurement présentés, disposés sur des étagères-architectonies.

Ces essais sont les témoins de ce qu’elle définit comme une« connaissance empirique », un« savoir-faire qui [lui] est propre ». De là, des procédures s’établissent et des séries s’élaborent, sans que la dimension processuelle du travail ne se confonde jamais avec une posture in progress.

La forme finale – achevée, parachevée – est héritière de l’Antiform, où le matériau vient buter, au propre et au figuré, contre la géométrie des volumes et la simplicité des manipulations.

Quelles sont-elles, ces manipulations ? On pourrait noircir deux feuilles de papier d’une« liste de verbes », à l’instar d’un Richard Serra 1 : creuser, étirer, verser, etc.

On pourrait aussi bien n’en choisir qu’un seul : retirer. Toujours, quelque part, retirer : que ce soit physiquement, mentalement, métaphoriquement. Dessiner une croix à la mousse polyuréthane dans un moule carré, remplir les interstices restants de plâtre, puis ôter la mousse et le coffrage. Plonger la main dans la terre, ménager un creux, puis couler dans ce moule la matière d’un volume à venir.

Tasser de la terre dans un parallélépipède rectangle, puis séparer le pilier de terre de son coffrage en bois pour, parfois, faire apparaître une crête en bas-relief sur des panneaux bakélisés , parfois, faire s’ériger de friables stèles sans destination .

Agglomérer du bitume de rebouchage sur une surface, comme l’empreinte factice d’un nid-de-poule dans une route, relever au mur cette étrange cartographie, insulaire, escarpée, volcanique . En somme : élaborer des formes du retrait – dans toute l’acception du terme ». Marie Cantos, critique et commissaire d’exposition

Diplômée de la Villa Arson, École Nationale Supérieure d’Art de Nice, et de l’Université Paris – Sorbonne, elle continue à créer dans l’un des ateliers de la Fondation des Artistes à Nogent-sur-Marne. Elle développe une approche de la sculpture centrée sur la matière et le geste où l’expérimentation et le processus tiennent une place importante et explore les techniques de l’empreinte et du moulage à travers lesquelles elle interroge la trace, la mémoire, les rapports de plein et de vide, le passage du dedans au dehors. Depuis quelques années, par l’intégration du végétal dans son travail, elle aborde la question de notre sensibilité au vivant et comment l’activer. Elle a associé à sa démarche une approche naturaliste par la pratique de la cueillette et de la collection.

Entre observation et manipulation, elle déploie des formes à la frontière entre art et science, à travers l’empreinte végétale, le moulage de fruits séchés ou l’herbier. Ces recherches se nourrissent des travaux de nombreux penseurs du végétal, artistes, commissaires, botanistes dont les préoccupations communes autour de la préservation du vivant lui ont permis de développer son travail à l’occasion de résidences, résidence de création au Conservatoire National des Plantes Médicinales, Aromatiques, Industrielles (CNPMAI, Milly-la-Forêt) ou de résidences-missions autour de la protection de l’environnement (CARCT et Ville de Verrières).

Laurence De Leersnyder présente ses œuvres lors d’expositions personnelles ou collectives dans des Centres d’art, récemment à la Maison Rosa Bonheur (Chevilly-Larue) et au CAC La traverse (Alfortville), dans des institutions comme le FRAC Normandie-Caen ou le Cyclop, et à l’occasion d’événement culturel comme l’Art dans les Chapelles (30ème édition)

Parallèlement elle réalise des projets qui prennent place in situ dans des jardins publics (Parc du Thabor, Rennes) ou à l’échelle architecturale pour des sculptures pérennes (École HEC-Paris, Jouy-en Josas).

Entrée libre sous réserve des places disponibles.

 

Détails

Date :
11 février 2025
Heure :
16:3017:30
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