Avec les «théâtres d’opérations» (conflits armés, révolutions, catastrophes diverses), on entre dans des univers mouvants, aux frontières et aux enjeux incertains. La question du statut de ceux qui y évoluent pour en ramener des images, et par voie de conséquence de ces images elles-mêmes, ne relève donc pas au premier chef de l’esthétique. On serait tenté de parler plutôt de luttes de pouvoir, de territoires, de manipulations diverses, d’infiltration ou d’exfiltration, au cœur desquels il convient de trouver sa place, sa posture juste (et sûre), son éthique. Tout cela en assumant un certain degré d’indétermination quant à la nature exacte de ce que l’on y fait, du sens et de la destination des images que l’on y produit.
Matthias Bruggmann fait des séjours plus ou moins longs sur certains de ces théâtres d’opérations (Irak, somalie, pays arabes, Haïti notamment). S’il ne travaille pas pour les médias, il en est néanmoins proche, et profite de cette proximité. Disons qu’il est compatible avec eux, et qu’il respecte le travail qu’ils effectuent. ses photographies, pourtant, ne ressemblent que super- ficiellement aux leurs. Elles ne cherchent pas à saisir un instant ou un aspect décisifs d’une situation, une image qui la résume- rait et en deviendrait l’icône. ses images informent, à coup sûr, mais leur efficacité repose sur une forme de complexité à l’impact différé.
Certes une telle complexité n’est pas nécessairement absente des photographies de reportage réussies. Mais ces dernières se rabattent souvent sur une lecture et des codes manifestes (combien de « pie- tas », de « madones », de « mater dolorosa », de portraits en gloire, directement inspirés de l’iconographie picturale religieuse occidentale…). Ce ne sont pas non plus des images mises en scène ou reconstituées après coup, comme cela semble être le cas chez certains de ses collègues qui s’efforcent de se positionner comme « peintres d’histoire » plutôt que comme photographes. Le modèle qui sous-tend ce travail n’est pas le récit, qu’il soit celui d’une position marginale subie ou choisie (Karl de Kayser, Bruno Serralongue), ou celui d’une analyse qui déborde la situation locale (Allan Sekula). Le modèle sous-jacent au travail de Matthias Bruggmann serait plutôt celui du théâtre, dans ses diverses acceptions. Les situations photographiées tendent à s’organiser, spontanément ou pas, en « scènes » dans lesquelles les protagonistes semblent trouver (ou rechercher) leurs rôles et leurs places dans des jeux complexes de pouvoir. Parfois aussi, et il ne faut pas sous- estimer l’importance de cet aspect-là, nous avons affaire à des scènes vides sur lesquelles quelque chose est sur le point ou vient juste de se produire – temps faibles dont l’impatience journalistique s’accommode assez mal mais qui sont pourtant essentiels.
Il n’y a chez Matthias Bruggmann aucune grandiloquence, aucune « volonté d’art » immédiatement repérable (comme chez Luc Delahaye par exemple). On est ici dans un espace fluide où circulent les énergies en jeu dans une situation donnée. Rien ne détourne l’esprit d’une perception juste de la situation, jusque dans la part d’énigme qu’elle renferme. ces « scènes » ont en commun de nous donner un sens aigu du présent, et ce quelle que soit la date à laquelle elles ont été saisies. car elles ne dépendent pas d’une chronologie, leur temps n’est pas celui de l’événement ou du récit, mais celui du présent d’une situation, de sa configuration particulière.
Un mot sur l’aspect matériel des images de cette exposition : nous avons choisi de mêler tirages photographiques classiques avec encadrements, et tirages sur papier Blueback de formats variables directement collés au mur. La publication, quant à elle, a opté sur une qualité proche de celle de la presse (et pour la gratuité). Ce sont donc trois états de l’image, parmi tous les possibles, qui sont conviés ici.
Avec les «théâtres d’opérations» (conflits armés, révolutions, catastrophes diverses), on entre dans des univers mouvants, aux frontières et aux enjeux incertains. La question du statut de ceux qui y évoluent pour en ramener des images, et par voie de conséquence de ces images elles-mêmes, ne relève donc pas au premier chef de l’esthétique. On serait tenté de parler plutôt de luttes de pouvoir, de territoires, de manipulations diverses, d’infiltration ou d’exfiltration, au cœur desquels il convient de trouver sa place, sa posture juste (et sûre), son éthique. Tout cela en assumant un certain degré d’indétermination quant à la nature exacte de ce que l’on y fait, du sens et de la destination des images que l’on y produit.
Matthias Bruggmann fait des séjours plus ou moins longs sur certains de ces théâtres d’opérations (Irak, somalie, pays arabes, Haïti notamment). S’il ne travaille pas pour les médias, il en est néanmoins proche, et profite de cette proximité. Disons qu’il est compatible avec eux, et qu’il respecte le travail qu’ils effectuent. ses photographies, pourtant, ne ressemblent que super- ficiellement aux leurs. Elles ne cherchent pas à saisir un instant ou un aspect décisifs d’une situation, une image qui la résume- rait et en deviendrait l’icône. ses images informent, à coup sûr, mais leur efficacité repose sur une forme de complexité à l’impact différé.
Certes une telle complexité n’est pas nécessairement absente des photographies de reportage réussies. Mais ces dernières se rabattent souvent sur une lecture et des codes manifestes (combien de « pie- tas », de « madones », de « mater dolorosa », de portraits en gloire, directement inspirés de l’iconographie picturale religieuse occidentale…). Ce ne sont pas non plus des images mises en scène ou reconstituées après coup, comme cela semble être le cas chez certains de ses collègues qui s’efforcent de se positionner comme « peintres d’histoire » plutôt que comme photographes. Le modèle qui sous-tend ce travail n’est pas le récit, qu’il soit celui d’une position marginale subie ou choisie (Karl de Kayser, Bruno Serralongue), ou celui d’une analyse qui déborde la situation locale (Allan Sekula). Le modèle sous-jacent au travail de Matthias Bruggmann serait plutôt celui du théâtre, dans ses diverses acceptions. Les situations photographiées tendent à s’organiser, spontanément ou pas, en « scènes » dans lesquelles les protagonistes semblent trouver (ou rechercher) leurs rôles et leurs places dans des jeux complexes de pouvoir. Parfois aussi, et il ne faut pas sous- estimer l’importance de cet aspect-là, nous avons affaire à des scènes vides sur lesquelles quelque chose est sur le point ou vient juste de se produire – temps faibles dont l’impatience journalistique s’accommode assez mal mais qui sont pourtant essentiels.
Il n’y a chez Matthias Bruggmann aucune grandiloquence, aucune « volonté d’art » immédiatement repérable (comme chez Luc Delahaye par exemple). On est ici dans un espace fluide où circulent les énergies en jeu dans une situation donnée. Rien ne détourne l’esprit d’une perception juste de la situation, jusque dans la part d’énigme qu’elle renferme. ces « scènes » ont en commun de nous donner un sens aigu du présent, et ce quelle que soit la date à laquelle elles ont été saisies. car elles ne dépendent pas d’une chronologie, leur temps n’est pas celui de l’événement ou du récit, mais celui du présent d’une situation, de sa configuration particulière.
Un mot sur l’aspect matériel des images de cette exposition : nous avons choisi de mêler tirages photographiques classiques avec encadrements, et tirages sur papier Blueback de formats variables directement collés au mur. La publication, quant à elle, a opté sur une qualité proche de celle de la presse (et pour la gratuité). Ce sont donc trois états de l’image, parmi tous les possibles, qui sont conviés ici.
La Maison nationale des artistes, EHPAD de la Fondation des Artistes, recrute deux infirmiers/infimières
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Le prix de la journée est fixé chaque année par arrêté du Président du Conseil général du Val-de-Marne. Depuis juillet 2023, les prix de journée applicables sont les suivants :
• Hébergement :
Tarif unique : 90,99 € (chambre double : 80,99 €)
Le prix de journée d’hébergement recouvre l’ensemble des prestations d’administration générale, d’accueil hôtelier, de restauration, d’entretien et d’animation de la vie intérieure de l’établissement.
• Dépendance :
Cet élément supplémentaire de la tarification couvre toutes les prestations d’aide et de surveillance à apporter aux personnes hébergées ayant perdu tout ou partie de leur autonomie pour l’accomplissement des actes ordinaires de la vie courante.
Dépendance du résident, classée en GIR 1 & 2 : 25,78 €
Dépendance du résident, classée en GIR 3 & 4 : 16,36 €
Dépendance du résident, classée en GIR 5 & 6 : 6,94 €
Les agréments de la Maison nationale des artistes peuvent permettre aux résidents de faire une demande auprès des autorités compétentes et éventuellement de bénéficier d’aides sous conditions habituelles d’éligibilité :
— de l’aide-sociale (ASH)
— de l’allocation logement
— de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
Les visites individuelles sont données en français ; elles durent environ 1 h 30 et sont encadrées par un guide-conférencier.
L’inscription se fait obligatoirement sur réservation préalable, les groupes ne devant pas dépasser la capacité maximale de 10 personnes pour des raisons de sécurité.
La Fondation des Artistes organise entre deux et quatre visites individuelles par mois, dont les dates sont fixées au fur et à mesure, en fonction du calendrier de l’Hôtel Salomon de Rothschild*.
Un contrôle est effectué avant toutes les visites et chaque visiteur doit présenter un document d’identité.
– Tarif plein : 12,50 €
– Tarif réduit : 8,50 € pour les 16/26 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA et les artistes
– Gratuité pour les enfants de moins de 16 ans, les titulaires d’une carte ICOM et les personnes en situation de handicap.
Justificatifs acceptés pour les tarifs réduits et les gratuités :
– Demandeur d’emploi : attestation nominative d’inscription à Pôle Emploi de moins d’un an ou indiquant une période de validité
– Bénéficiaire du RSA : attestation annuelle de perception de l’allocation supplémentaire du Fonds national de solidarité
– Artistes : carte de la Maison des artistes avec vignette de l’année en cours, attestation d’affiliation à la sécurité sociale des artistes plasticiens et l’AIAP
– Moins de 16 ans, 16-26 ans : document d’identité
– Adhérent de l’ICOM : carte ICOM avec pastille de l’année
– Personnes en situation de handicap : Cartes délivrées par une MDPH et CDAPH en cours de validité, carte COTOREP avec tampon DDASS, carte de l’ONAC, attestation nominative bénéficiaire de l’AAH de l’année
Inscription et paiement en ligne sur la plateforme de la Fondation des Artistes.
En cas d’impossibilité d’inscription ou de paiement en ligne, inscription par téléphone au 01 45 63 59 02 ou par email à visite@fondationdesartistes.fr
Toute réservation annulée par un visiteur au plus tard une semaine avant la date de la visite sera remboursée. En cas d’annulation d’une visite par la Fondation des Artistes, la réservation sera remboursée.
*La Fondation des Artistes se réserve le droit de modifier les conditions de visite en cas d’imprévu
Les visites de groupe données en français ou en langue étrangère durent environ 1h30 et sont encadrées par un guide-conférencier.
La réservation préalable est obligatoire ; elle est fixée selon les disponibilités de l’Hôtel Salomon de Rothschild et des guides-conférenciers*.
Pour des raisons de sécurité, la jauge maximale des visiteurs autorisés à pénétrer dans le Cabinet de curiosités est de 10 personnes ; elle peut être portée à 20 visiteurs au même créneau horaire, en réservant un second guide-conférencier. Deux départs simultanés, sur chacun des parcours Rotonde Balzac et Cabinet de curiosités, sont alors organisés par les conférenciers qui prennent en charge un groupe de 10 personnes au maximum chacun.
Un contrôle est effectué avant toutes les visites et chaque visiteur doit présenter un document d’identité.
Les guides-conférenciers peuvent assurer, sous réserve de leur disponibilité, des visites de groupe en français, anglais, espagnol, allemand, néerlandais et japonais.
Visite en langue française, du lundi au samedi, entre 9h30 et 18h
– de 1 à 10 visiteurs (accompagnateur compris) : 220 €
– de 11 à 20 visiteurs (accompagnateur compris) : 440 €
Tarif majoré pour les visites en langues étrangères, les jours fériés (dimanches inclus), et/ou tous les jours avant 9h30 ou à partir de 18h15
– de 1 à 10 visiteurs (accompagnateur compris) : 350 €
– de 11 à 20 visiteurs (accompagnateur compris) : 700 €
Demande de réservation par téléphone au 01 45 63 59 02 ou par email à visite@fondationdesartistes.fr
Une adresse postale doit être fournie pour toute visite de groupe qui nécessiterait l’édition d’une facture.
Le règlement de la visite doit être envoyé au plus tard 8 jours avant la date du rendez-vous :
– par la Poste, à Fondation des Artistes, Hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer, 75008 Paris avec un chèque émis à l’ordre de la Fondation des Artistes.(Merci d’indiquer au verso du chèque, ou sur papier libre, le nom des personnes inscrites à la visite, ainsi que la date de visite prévue.)
– en espèces à l’accueil de l’Hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer, 75008 Paris, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h.
Si aucun de ces moyens de paiement ne peut être envisagé (résident hors Paris, absence de chéquier), contactez la Fondation par email visite@fondationdesartistes.fr
*La Fondation des Artistes se réserve le droit de modifier les conditions de visite en cas d’imprévu
Les visites de groupe peuvent faire l’objet d’une modification jusqu’à 30 jours avant la date de la visite. En cas d’annulation d’une visite par la Fondation des Artistes, la réservation sera remboursée.
* La Fondation des Artistes se réserve le droit de modifier une visite en cas d’imprévu
Né à Saint-Cloud en 1891, Pierre Guastalla est diplômé de l’École Centrale en tant qu’ingénieur. Sur les conseils de Maurice Denis et de Jacques Beltrand, il opte finalement pour la gravure en 1921. D’abord intéressé par la gravure sur bois, qu’il abandonne en 1925, Guastalla exécute ses premières eaux fortes en 1922, recherches artistiques qui s’expriment dans de nombreuses expositions. En 1925, il crée avec ses amis le « Groupe des 11 », dont la quatrième exposition, à la galerie Armand Drouant en 1928, comprend une salle consacrée à la gravure : c’est l’embryon de « La Jeune Gravure Contemporaine », exposée pour la première fois en 1929 chez Guiot.
Guastalla est nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1934 (puis officier en 1949) et Vice-Président du Comité National de la Gravure en 1938. Membre du Salon d’Automne en 1945, Membre correspondant de l’Académie Saint-Luc à Rome, de l’Académie des Arts Graphiques de Florence, Vice-Président de la Société Française de l’Esthétique, il expose alors dans le monde entier et organise toutes les expositions de « La Jeune Gravure Contemporaine ». L’État lui confie la décoration de bâtiments publics, tels que ceux de l’École normale supérieure de jeunes filles de Paris en 1951, tandis que certaines de ses épreuves sont conservées dans de grands musées (Musée national d’art moderne, Musée d’art moderne de la ville de Paris, Fine Arts Museum de Boston ou New Public Library de New York). Pierre Guastalla a créé plus de six cents planches et illustré de nombreux ouvrages de Stendhal, Paul Valéry ou Jules Supervielle. Son œuvre littéraire et esthétique, moins connue du grand public, compte une quinzaine de publications.
À sa mort en 1968, il lègue (sous réserve d’usufruit à sa femme et sa fille) son hôtel particulier de la rue Massenet à la Ville de Paris, qui transfert finalement ce legs, après le décès de l’épouse de l’artiste, à la Fondation des Artistes en 1978.
Fondation des Artistes
Hôtel Salomon de Rothschild
9 – 11 rue Berryer
75008 Paris
t : 01 45 63 59 02
visite@fondationdesartistes.fr
Si la porte cochère est close, l’accès à la cour de l’Hôtel particulier se fait en sonnant à la porte noire, située à gauche de l’entrée principale. Le groupe se retrouve à l’accueil, à gauche de la cour d’honneur.
– Métro : lignes 1, 2 ou 6, arrêt Charles de Gaulle-Étoile,
Ternes ou George V
– Bus : lignes 22, 43, 52, arrêt Friedland-Haussmann
– Vélib’ : station n° 8053, place Georges Guillaumin
– Parking : Hoche/Étoile
Sous l’autorité du directeur de la Maison nationale des artistes, une équipe pluridisciplinaire qualifiée d’une quarantaine de salariés et d’intervenants extérieurs est chargée de veiller aux soins et au confort du résident. L’ensemble du personnel a pour objectif d’assurer une prise en charge et un accompagnement individualisé de qualité, dans le but de favoriser le confort du résident, son autonomie et son insertion dans la vie de la Maison. Le personnel médical comprend un médecin coordonnateur qualifié en gérontologie, attaché à la Maison.
Il coordonne et définit la politique générale de santé au sein de l’établissement. Il participe à l’évaluation des soins, à l’organisation de la permanence des soins et assure la liaison avec les médecins extérieurs, une infirmière coordonatrice, une psychologue clinicienne.
77 chambres (dont 3 doubles pour couples) sont aménagées pour accueillir 80 résidents.
Chaque chambre est équipée d’une salle d’eau installée de façon fonctionnelle pour l’accueil des personnes âgées (douche de plain-pied, barres d’appui, sonnette d’appel…), de rangements, d’une ligne téléphonique et d’une prise de télévision. Les chambres sont meublées mais chaque résident peut apporter sa touche personnelle en installant du petit mobilier, des objets ou des tableaux. Un système d’accrochage de tableaux est prévu dans chaque chambre. Des salons sont aménagés dans les circulations des étages et offrent des zones de repos, de lecture ou d’écoute musicale.
On trouve, à l’étage, une salle à manger adaptée aux résidents nécessitant un environnement particulier pour les repas.
Les repas sont servis aux heures suivantes à partir de :
– 8h pour le petit déjeuner
– 12h pour le déjeuner
– 16h pour le gouter
– 19h pour le dîner
Les menus sont préparés sur place par un chef spécialisé de la société de restauration, avec l’aide d’un diététicien. Ils sont adaptés aux besoins des résidents et respectent les normes en vigueur.
Les petits-déjeuners sont servis en chambre.
Le déjeuner, le dîner sont servis en salle à manger ou en chambre si l’état du résident l’impose.
Les goûters ont lieu au « petit café », espace commun convivial ou sont aussi fêtés les anniversaires tous les mois.
Des activités thérapeutiques diversifiées sont proposées et adaptées aux résidents selon leurs besoins et leurs désirs. Elles se déroulent dans une ambiance conviviale et favorisent le bien-être psychique et moteur des résidents. Ainsi, les capacités motrices et cognitives sont stimulées dans un contexte de plaisir. Ces activités sont animées par des professionnels qualifiés. La régularité temporelle et spatiale des séances, de l’intervenant ainsi que des participants fournit des repères importants dans le temps et l’espace aux résidents. Il s’agit d’atelier mémoire, bien-être, écoute musicale, activités motrice, atelier sensoriel…
La Maison nationale des artistes est ouverte à des personnes des deux sexes, seules ou en couple, âgées d’au moins 60 ans (sauf dérogation).
Elle reçoit en priorité des artistes de toutes les disciplines (peinture, sculpture, photographie, spectacle vivant, cinéma, musique, décoration, écriture…) ainsi que des personnes vivant à Nogent-sur-Marne ou dans le département du Valde- Marne.
La venue en résidence est une étape importante, c’est pour cela que la Maison nationale des artistes souhaite suivre une procédure claire.
Maison nationale des artistes
14 rue Charles VII
94130 Nogent-sur-Marne
t : 01 48 71 28 08
A une quinzaine de kilomètres de Paris, la maison est aisément accessible :
En voiture : Autoroute A4, sortie Nogent-sur-Marne
En transport en commun :
RER A, à 10 min de la station Châtelet-les-Halles ligne A (Saint Germain-en-Laye – Boissy-Saint-Léger), gare de Nogent à pied avenue des marronniers
ou bus N° 114 arrêts Sous-préfecture ou marché de Nogent
ou bus N° 210 arrêts Sous-préfecture ou rue du Port
RER E, à 20 min de la gare Saint-Lazare ligne E (Eole), gare de Nogent-Le Perreux – Place de l’Europe puis bus N° 120
Métro ligne 1 – station Château de Vincennes
puis bus N° 313 (arrêt Sous-préfecture)
Un Conseil de la vie sociale, organe d’information et d’expression des résidents et de leurs familles, se réunit au moins deux fois par an. Ce conseil est composé de représentants des résidents, des familles, des personnels de la Maison nationale des artistes et d’un représentant de la Fondation des Artistes qui administre l’EHPAD.
L’élaboration d’un plan d’aide personnalisé permet de mettre en œuvre la volonté constante de l’équipe de concilier accompagnement et préservation de l’autonomie, d’adapter cet accompagnement aux besoins spécifiques de chacun.
En cas de litige, le résident peut faire appel à une personne qualifiée sur une liste établie par le Préfet et le Président du Conseil général afin de l’aider à faire valoir ses droits.
La baronne Adèle de Rothschild naît en 1843 à Francfort-sur-le-Main. Elle est la fille de Mayer Carl de Rothschild, banquier installé en Allemagne, et la petite fille de Carl Mayer de Rothschild, fondateur de la branche napolitaine de cette banque. Elle rencontre son cousin éloigné, Salomon de Rothschild, lors d’un voyage d’affaire que celui-ci entreprend à Francfort entre 1857 et 1859. Le couple se marie en 1862, alors que leur fille unique naît l’année suivante.
Après la mort prématurée de Salomon en 1864, Adèle se retrouve veuve très jeune et entre dans une période de deuil qui durera vingt-et-un ans. Elle ne se remariera jamais. À partir de 1873, elle acquiert certaines parcelles de l’ancienne Folie Beaujon pour y faire édifier un important hôtel particulier dans lequel elle emménage avec sa fille en 1878. Cette demeure est également conçue comme l’écrin de l’importante collection d’œuvres d’art et de livres, qu’elle avait constituée avec son mari ou dont elle avait hérité de son père Mayer Carl de Rothschild.
Adèle de Rothschild semble avoir été une femme très cosmopolite, intéressée par l’art, le théâtre, ouverte tant à l’Orient qu’à l’Amérique.
Elle se lie d’amitié avec de nombreux artistes tels que le peintre et affichiste de l’Art Nouveau, Alfons Mucha, ou des personnalités des salons parisiens si bien décrites par Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu comme Charles Haas, qui a inspiré le personnage Charles Swann ou Geneviève Straus, née Halévy, qui a été une des clés pour le personnage de la duchesse de Guermantes. Le 10 mars 1922, Adèle de Rothschild s’éteint à Paris dans son hôtel particulier, laissant derrière elle ce magnifique bâtiment et ses collections qui constituent son plus bel héritage, qu’elle choisit de léguer à l’État.
1909 : Promesse de legs à l’État du domaine de Nogent-sur-Marne par les sœurs Smith-Champion et classement du parc de Nogent comme site pittoresque
1922 : Décès d’Adèle de Rothschild à Paris et création de la Fondation Salomon de Rothschild
1940 : Décès de Madeleine Smith-Champion à Nogent-sur-Marne
1943 : Décès de Jeanne Smith à Nogent-sur-Marne
1944 : Création de la Fondation Smith-Champion à Nogent-sur-Marne
1947 : Ouverture de la Maison Nationale des Artistes, une maison de retraite pour les créateurs
1976 : Création par l’État de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP) qui réunit et se substitue aux anciennes fondations Salomon de Rothschild et Smith-Champion
Années 1970 : Construction du « Hameau », ensemble de 37 ateliers d’artistes en contrebas du parc de Nogent-sur-Marne
1985 : Inauguration de la « Cité Guy-Loë », un ensemble de 35 ateliers-logements d’artistes à Nogent-sur-Marne
2002 : Chantier de restauration intérieure de l’Hôtel Salomon de Rothschild et de son cabinet de curiosités
2002 : La Maison Nationale des Artistes devient un EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes)
2004 : Transfert de propriété de la Bibliothèque Smith-Lesouëf de Nogent-sur-Marne en faveur de la Fondation
2005 : Classement au titre des Monuments Historiques de l’Hôtel Salomon de Rothschild
2006 : Ouverture de la MABA, centre d’art contemporain de la Fondation à Nogent-sur-Marne
2011 : Création de la commission mécénat destinée à soutenir la production d’œuvres visuelles
2017 : Ouverture au public du cabinet de curiosités de l’Hôtel Salomon de Rothschild
2018 : Attribution du label « Patrimoine d’intérêt régional » pour le site de la Fondation à Nogent-sur-Marne. Nouveaux statuts de la FNAGP qui devient la Fondation des Artistes
2019 : Ouverture au public de la Bibliothèque Smith-Lesouëf. La Maison Nationale des Artistes augmente sa capacité d’accueil à 80 résidents.
Né à Genève en 1921, Bernard Anthonioz poursuit des études de lettres à Lyon. Résistant, il fonde avec Albert Béguin les Cahiers du Rhône en 1941 et se charge de faire passer en Suisse pour les publier des œuvres comme Les Yeux d’Elsa d’Aragon. Il contribue, pendant cette période troublée, à la diffusion de textes d’Eluard, Bernanos, T.S. Eliot, Mounier, Saint-John-Perse ou Maritain. Après son mariage avec Geneviève de Gaulle-Anthonioz en 1946, il entre chez l’éditeur Skira où il publie des monographies sur Giacometti, Balthus, Léger ou Matisse puis travaille un temps au Commissariat général au Tourisme, dont il modernise l’image en employant des photographes comme Brassaï.
En 1958, il rejoint le cabinet d’André Malraux au ministère de la Culture, où il participe à la mise en place des lois sur le patrimoine, les monuments historiques et la valorisation de l’architecture contemporaine. En 1962, il créée les principaux mécanismes toujours en vigueur dans l’administration culturelle (1 %, commande publique, loi sur les dations, aide à la première exposition…) et renforce la protection juridique et sociale des artistes. Il initie le Centre National des Arts Contemporains (futur Centre Georges Pompidou), encourage les premières rétrospectives de Picasso, Chagall, Miro ou Matisse et relance les grandes manufactures par la commande publique à de jeunes artistes : Zao Wou-Ki, Paul Rebeyrolle, Olivier Debré, Pierre Soulages… Après son départ du ministère, il contribue au développement d’institutions privées ou de fondations (Gleizes, Dina Vierny, Maeght, Le Corbusier).
En 1976, il crée la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques, devenue Fondation des Artistes en 2018, dont il est membre du conseil d’administration jusqu’à sa mort en 1994. Le nom du centre d’art de la Fondation, la MABA (Maison d’Art Bernard Anthonioz) lui rend hommage.
Salomon de Rothschild est l’un des quatre fils de James de Rothschild, fondateur de la branche française de la célèbre famille. Assez dissipé et excentrique, Salomon semble être un piètre financier, mais un véritable curieux passionné de découvertes. Après un voyage au Maroc en 1855, son père l’envoie travailler à Francfort chez des parents entre 1857 et 1859, puis aux États-Unis jusqu’en 1861, d’où il envoie des lettres aussi instructives que cocasses sur la vie américaine. À son retour en Europe, il épouse en 1862 sa cousine Adèle de Rothschild, qu’il avait rencontrée à Francfort, et le couple s’installe à Paris au 25 rue du Faubourg Saint-Honoré, où ils occupent le premier étage d’un hôtel particulier.
De cette union naît un an plus tard leur fille unique, Hélène, future épouse van Zuylen van Nyevelt. Deux ans durant, Salomon n’aura de cesse de développer son goût pour l’art, achetant chez des marchands européens des objets d’art précieux, des tableaux et beaux meubles du XVIIIe siècle et rassemblant des pièces exotiques venues de Chine, du Japon, d’Inde ou d’Orient. Il réunit également une importante collection de livres dont il commande un catalogue qu’il ne verra jamais achevé. Salomon de Rothschild meurt brutalement à l’âge de vingt-neuf ans d’une crise cardiaque en 1864. Après son décès, la collection éclectique qu’il avait débutée sera poursuivie par son épouse Adèle qui fera construire un écrin à la hauteur des œuvres : l’Hôtel Salomon de Rothschild.
Hélène est la fille unique du baron et de la baronne Salomon de Rothschild. Elle naît à Paris en 1863, un an avant la mort de son père. En 1878, elle s’installe avec sa mère dans l’Hôtel Salomon de Rothschild et y occupe le premier étage. Hélène quitte la demeure en 1887, après son mariage avec l’aristocrate belge Étienne van Zuylen van Nyevelt pour lequel elle se convertit au catholicisme. Ensemble, le couple va participer aux débuts de la ferveur pour les sports automobiles, Étienne organisant la première course Paris-Bordeaux en 1895. Ils entreprennent également l’impressionnante rénovation néogothique du château de Haar, propriété familiale des Van Zuylen aux Pays-Bas.
Passionnée par les lettres, Hélène écrit également des pièces de théâtre qu’elle fait donner au Grand Guignol ou dans l’hôtel particulier de sa mère, Adèle. En 1904, elle publie ses premiers romans et poèmes à quatre mains avec la poétesse anglaise Renée Vivien, qui deviendra sa maîtresse jusqu’à la mort de cette dernière en 1909. Après le décès de sa mère en 1922, Hélène s’implique dans la mise en place de la Fondation Salomon de Rothschild voulue par la baronne de Rothschild. Hélène van Zuylen s’éteint le 17 octobre 1947 au Portugal, après une vie trépidante partagée entre la conduite de bolides et l’écriture d’une œuvre littéraire insolite.
Originaire de Bordeaux, Nicolas Beaujon est receveur des finances de la généralité de Rouen. Il s’enrichit grâce aux spéculations sur les céréales, suivies de judicieux placements financiers et devient, en 1770, banquier de cour, puis fermier général et conseiller d’État sous Louis XV. Déjà propriétaire à Paris de l’Hôtel d’Evreux (actuel Palais de l’Elysée), Nicolas Beaujon revend en 1780 sa demeure d’Issy-les-Moulineaux construite par l’architecte Étienne-Louis Boullée, pour acquérir plusieurs parcelles de terrain dans la Plaine Monceau. Il y fait bâtir entre 1781 et 1783 un ensemble de villégiature qui s’étend sur douze hectares : la Folie Beaujon. Cette propriété comprenait de nombreuses fabriques, dont l’appartement des bains qui sera plus tard racheté par Honoré de Balzac. Nicolas Beaujon expose dans le logis principal, appelé « chartreuse », une partie de sa collection de tableaux par Frans Pourbus, François Boucher ou Jean-Baptiste Santerre.
En 1784, le financier commandite la construction d’un hospice en face de sa propriété, l’hôpital Beaujon, qui continuera à fonctionner jusqu’à son transfert à Clichy-sous-Bois en 1935. En 1786, il demande à son architecte Girardin l’édification d’une chapelle Saint-Nicolas, de style néoclassique, qui vient compléter sa Folie. Après son décès cette même année, Nicolas Beaujon est inhumé dans la chapelle et sa Folie, divisée en plusieurs parcelles, entame une grande période de transformation.
Né à Tours en 1799, Honoré de Balzac s’installe à Paris avec ses parents en 1814. Délaissant ses études de droit au profit de la littérature, Balzac débute sa carrière par des romans, feuilletons et traités domestiques écrits sous pseudonymes, tout en accumulant de nombreuses dettes. La parution en 1829 de La physiologie du mariage et du Dernier chouan lui permettent de rencontrer ses premiers succès, confirmés en 1831 par La peau de chagrin. En 1832, il reçoit une lettre d’une admiratrice anonyme, début d’une importante correspondance poursuivie par la rencontre entre Balzac et son auteure, la comtesse Eveline Hanska dont l’écrivain tombe amoureux. En parallèle de la rédaction de la Comédie Humaine, vaste œuvre littéraire rassemblant plus de quatre-vingts romans écrits principalement entre 1829 et 1846, Balzac sillonne l’Europe en compagnie de Madame Hanska. Décidé à l’épouser et connaissant des difficultés accrues à trouver l’inspiration littéraire, Balzac achète en 1846 pour un montant de 50 000 francs l’ancien appartement des bains de la Folie Beaujon (aujourd’hui détruit). Quatre années durant, il prend soin de décorer cette demeure afin d’y créer une atmosphère luxueuse destinée à accueillir la comtesse Hanska. Le couple se marie finalement en Ukraine le 14 mars 1850, avant d’entreprendre un long périple d’un mois en calèche pour regagner Paris. Epuisé par son rythme de travail et ses nombreux voyages, Balzac décède d’une péritonite le 18 août 1850 dans sa demeure de l’ancienne Folie Beaujon.
Issue d’une noble famille polonaise, Eveline Rzewuski naît en 1804 dans l’Empire russe. En 1825, elle épouse le comte Vanceslas Hanski dont elle aura une fille, Anna, née en 1828. Polyglotte et francophone de par son éducation aristocratique, Eveline Hanska est une grande lectrice et découvre avec passion les premiers romans de Balzac, avant de lui témoigner son admiration dans une lettre anonyme signée « L’étrangère » et envoyée en 1832. Elle rencontre l’écrivain l’année suivante en Suisse, avant que plusieurs autres rendez-vous secrets ne soient organisés à travers l’Europe. Après la mort de son époux en 1841, Madame Hanska entame de nombreux voyages avec Honoré de Balzac, sa fille Anna et son gendre Georges Mniszech, avant d’épouser l’écrivain en Ukraine en 1850. Elle s’installe avec Balzac dans l’ancien appartement des bains de la Folie Beaujon cette même année. Après la mort de l’écrivain quelques mois plus tard, Eveline Hanska continue à vivre dans la demeure dont elle termine de payer l’achat. Aidée de sa fille et de son gendre, elle décide de transformer la dernière demeure de Balzac en monument à la gloire de l’écrivain. Son gendre rachète ainsi l’ancienne chapelle Saint-Nicolas de la Folie Beaujon, dont il fait détruire la nef, pour édifier un hôtel particulier. Ayant hérité des dettes de Balzac ainsi que des dépenses importantes entreprises par sa fille et son gendre décédé en 1881, Madame Hanska est acculée par ses créanciers et se retrouve ruinée en 1882. La baronne Adèle de Rothschild, qui avait fait construire son hôtel particulier sur la parcelle limitrophe, décide alors de racheter la propriété tout en laissant à Madame Hanska le bénéfice de l’usufruit. Eveline Hanska décède dans la demeure achetée pour elle par Balzac en 1882, sans avoir réussi à rénover la dernière maison de l’écrivain.
Paul Doumer est un homme d’État français né en 1857 à Aurillac. En 1885, il est élu conseiller municipal de Saint-Quentin, puis député en 1888, siégeant avec la gauche radicale. Il est brièvement ministre des Finances entre 1895 et 1896, puis nommé gouverneur général de l’Indochine en 1897 où il séjourne cinq années. Réélu député en 1902, il siège cette fois du côté de la gauche modérée et préside la commission des finances, puis la chambre des députés de 1905 à 1906. Il présente sa candidature pour l’élection présidentielle de 1906, mais c’est finalement Armand Fallières qui porte les couleurs de la gauche. Paul Doumer perd son siège de député en 1910, mais est élu sénateur en 1912.
La Première Guerre mondiale lui enlève quatre de ses cinq fils, morts pour la France. Dans les années 1920, il est de nouveau ministre des Finances à deux reprises, prend la présidence du Sénat en 1927 et tente encore sa chance à l’élection présidentielle. Le 13 mai 1931, il devient le quatorzième Président de la République française. Son mandat ne dure qu’un an, puisque le 6 mai 1932 il est atteint de plusieurs balles tirées par un extrémiste russe, Paul Gorgulov, dans l’un des salons de l’Hôtel Salomon de Rothschild, alors qu’il inaugure le Salon de l’association des écrivains combattants.
Descendant d’une famille d’origine anglaise implantée en France depuis le milieu du XVIIIe siècle et greffier du tribunal civil de première instance du département de la Seine, Jules Smith épouse Anne-Léontine Lesouëf, héritière d’une famille de négociants en métal précieux originaire de Normandie et sœur du célèbre bibliophile Auguste Lesouëf. Le couple s’installe alors dans un appartement de la rue Michelet à Paris où naitra leur première fille, Jeanne, en 1857.
Trois ans plus tard, les Smith achètent la propriété du 14 rue Charles VII à Nogent-sur-Marne pour en faire un lieu de villégiature appréciable grâce à son grand parc de presque cinq hectares. Leur seconde fille Madeleine voit le jour en 1864, quatre ans avant la mort prématurée de Jules en 1868. Au cours de la guerre de 1870, Anne-Léontine Smith fuit Paris avec ses deux filles pour se réfugier dans l’Ouest de la France, puis à Bordeaux. En 1894, elle fait l’acquisition, avec son frère Auguste, de la maison mitoyenne de leur propriété de Nogent-sur-Marne : le 16 rue Charles VII. Les deux demeures et leurs jardins sont ensuite réunis pour donner naissance au domaine de Nogent-sur-Marne, tant apprécié de la famille quand celle-ci n’était pas en voyage en Europe ou en Orient. Après le décès accidentel de son frère Auguste en 1906, Anne-Léontine Smith hérite de toute sa collection et évoque son vœu de la léguer à la Bibliothèque nationale de France. Son décès étant intervenu en 1912 avant la formalisation de ce legs, ce sont ses filles, Jeanne et Madeleine, qui offriront à l’État le patrimoine de leur oncle, comme l’avait souhaité leur mère.
Issu d’une famille d’affineurs d’or et d’argent originaire de Normandie, Auguste Lesouëf naît en 1829. Après une licence de droit, il entame de nombreux voyages avant de se fixer définitivement en 1889 à Paris, où il s’installe dans une maison du boulevard Beaumarchais. Ayant acquis une importante fortune après le décès de son père en 1857, Auguste Lesouëf se consacre à l’établissement d’une très importante collection constituée d’achats auprès de marchands tels que le libraire Honoré Champion.
Il rassemble ainsi quelque 18 000 livres, presque autant de gravures, mais également 250 manuscrits et 35 incunables, des cartes, dessins, médailles, miniatures ou objets d’art provenant tant d’Europe, que d’Orient ou d’Amérique et datées entre l’Antiquité et le XIXe siècle. Ses principaux centres d’intérêt sont alors l’histoire et l’histoire de l’art notamment du théâtre et des arts décoratifs, mais aussi celle des civilisations orientales ou précolombiennes, l’histoire de Paris, les mémoires, les plans ou l’histoire des mœurs. Grand érudit et membre de la société d’ethnologie, il traduit également en français des ouvrages historiques anglais ou chinois et rédige des catalogues de sa collection. En 1905, il confie à Pierre Champion, fils du libraire Honoré Champion, le soin de dresser l’inventaire complet de ses manuscrits, avant de décéder brusquement l’année suivante à la suite d’un accident de fiacre. Ses collections, léguées à sa sœur Anne-Léontine Smith et à ses nièces Jeanne et Madeleine, sont par la suite offertes par ces dernières à la Bibliothèque nationale de France, en 1913.
Jeanne Smith naît à Paris en 1857. Sœur ainée de Madeleine Smith-Champion, les détails de sa vie demeurent cependant peu connus. Après une initiation à la photographie en 1883, Jeanne réalise de nombreux clichés illustrant la vie familiale à Nogent-sur-Marne, l’activité de peintre de sa sœur ou les voyages entrepris en Europe, au Maghreb ou au Moyen-Orient en compagnie de sa mère, sa sœur, puis de son beau-frère Pierre Champion. L’ensemble des photographies encore conservées sont aujourd’hui partagées entre les collections de la Fondation des Artistes et celles de la Bibliothèque nationale de France. Jeanne Smith entretient une relation intime avec Ottilie Roederstein, peintre suisse qui avait été l’élève de Jean-Jacques Henner, puis la professeure de Madeleine Smith-Champion. Après le décès de sa mère en 1909, Jeanne s’installe définitivement au 14 rue Charles VII à Nogent-sur-Marne, où elle vit avec sa compagne Rosalie Pataud, à partir de 1912. D’août 1914 à la fin de la Première Guerre mondiale, la photographe seconde efficacement sa sœur Madeleine dans la gestion de l’hôpital militaire auxiliaire n°73, installé dans la propriété de Nogent-sur-Marne pour accueillir des soldats blessés. Peu de temps avant le décès de sa sœur en 1940, Jeanne prend des dispositions testamentaires qui confortent le legs consenti en 1937 par Madeleine à l’État français. Elle s’éteint à Nogent, le 18 mars 1943, un an avant la création de la Fondation Smith-Champion et deux ans avant la transformation de sa demeure en maison de retraite destinée aux créateurs : la Maison nationale des artistes. Jeanne Smith est enterrée aux côtés de sa sœur et de ses parents dans le caveau familial du Père Lachaise.
Madeleine Smith-Champion naît à Paris, le 18 novembre 1864. Comme sa sœur Jeanne, elle reçoit une éducation soignée dispensée par des gouvernantes anglaises et entreprend de nombreux voyages avec sa famille. Passionnée d’art, elle s’initie à la peinture en 1887, avant d’intégrer l’atelier de Jean-Jacques Henner, l’un des rares artistes à enseigner à des femmes. Madeleine expose ses premières toiles en 1889 au Salon de la Société des Artistes Français et reçoit la médaille de bronze en 1891 pour sa Jeanne d’Arc ; elle présente plusieurs toiles à l’Exposition Universelle de 1900. Un projet de mariage entre Jean-Jacques Henner et elle s’esquisse à cette époque, avant d’être abandonné suite à la maladie puis au décès de ce dernier en 1904. À cette époque, Madeleine rencontre Pierre Champion, historien de seize ans son cadet, qui est alors engagé pour dresser l’inventaire des collections de son oncle, Auguste Lesouëf. Le couple se marie en 1907 et s’installe définitivement dans la maison du 16 rue Charles VII à Nogent-sur-Marne, après la mort d’Anne-Léontine Smith en 1912. Dès le début de la Première Guerre mondiale, Madeleine décide de transformer sa demeure en hôpital militaire auxiliaire et supervise, pendant l’absence de son mari mobilisé, les travaux de la bibliothèque Smith-Lesouëf conçue pour accueillir les ouvrages hérités de son oncle. En 1920, elle est décorée de la Légion d’honneur pour son engagement pendant la guerre. Reprenant son activité de peintre, elle délaisse petit à petit les scènes de genre pour se consacrer aux portraits et aux nus féminins, qui sont exposés chaque année au Salon jusqu’en 1939. En parallèle de cette production académique, elle peint de nombreuses études du parc de Nogent qu’elle aime tant. En 1937, Madeleine Smith-Champion institue l’État français légataire universel, avant de s’éteindre trois ans plus tard à Nogent-sur-Marne, le 18 avril 1940.
Né en 1880, Pierre Champion fait ses études au lycée Henri-IV, puis entre à l’École nationale des Chartes, où il obtient son diplôme d’archiviste paléographe en 1905. La même année, il entreprend la rédaction du catalogue des manuscrits du collectionneur Auguste Lesouëf, rencontré quelques années plus tôt dans la librairie de son père. Après le décès de Lesouëf en 1906, il fait la connaissance de la nièce de ce dernier, Madeleine Smith, artiste peintre qu’il épouse en 1907. Le couple s’installe un peu plus tard au 16 rue Charles VII à Nogent-sur-Marne. Pendant la Première Guerre mondiale et alors qu’il est mobilisé en tant que lieutenant et secrétaire du maréchal Lyautey, Pierre Champion conseille son épouse pour l’édification de la bibliothèque Smith-Lesouëf. Il rentre en politique en 1919 en tant que maire de Nogent-sur-Marne, mandat qu’il exerce jusqu’à son décès en 1942, puis comme élu du canton de Nogent au conseil général à partir de 1929. Il rejoint par ailleurs l’Académie des sciences morales et politiques en 1940. En parallèle de cette carrière, il poursuit ses recherches historiques et s’affirme parmi les médiévistes les plus en vue lorsqu’il redécouvre dans les archives du British Museum le troisième manuscrit authentique du procès de Jeanne d’Arc (dit « Stone 84 »), jusque-là réputé disparu. Membre de la Commission du Vieux Paris, des amis de la Bibliothèque nationale de France et de l’Académie Goncourt à partir de 1941, Pierre Champion publie de nombreuses et érudites recherches historiques sur le patrimoine de Nogent-sur-Marne (Agnès Sorel, la dame de Beauté, 1931 ; Le noble jeu de l’Arc à Nogent-sur-Marne, 1932) et de Paris (L’avènement de Paris, 1933 ; Splendeurs et misères de Paris, 1934, Paris au temps des guerres de religion, 1937). Il décède à Nogent-sur-Marne en 1942, deux ans après son épouse Madeleine.
Maurice Guyot (dit Guy-Loë) est un peintre français né à Lyon en 1898. Il se forme à l’École nationale des Beaux-Arts dans l’atelier de Fernand Cormon, puis auprès du maître Raphaël Colin. Après des débuts difficiles, il reçoit une bourse de la fondation américaine Florence Blumenthal qui lui permet de produire et d’exposer dans les principaux salons (Tuileries, Société Nationale des Beaux-Arts, salon d’Automne, Indépendants). Il adopte le pseudonyme de Guy-Loë en 1924, puis obtient plusieurs bourses de voyage à Rome et au Royaume-Uni. À partir de 1931, il reçoit ses premières commandes importantes pour le salon de musique du pavillon Deutsch de la Meurthe à la Cité universitaire, le parloir de Janson-de-Sailly ou le pavillon des États pontificaux à l’Exposition universelle de 1937. Préoccupé par la situation sociale des artistes, il devient secrétaire général de L’Entraide des Artistes pendant la Seconde Guerre mondiale et fonde la première coopérative d’artistes, qui s’établit dans l’Hôtel Salomon de Rothschild. Il participe ensuite, aux côtés du ministère des Beaux-arts, à la création d’une maison de retraite pour artistes âgés dans la propriété léguée à l’État par la famille Smith-Champion à Nogent-sur-Marne. La Maison nationale des artistes, dont il est le premier directeur, entre en activité en 1945 avant de recevoir ses premiers résidents en 1947. Il travaille parallèlement à la mise en place d’un système de sécurité sociale pour les artistes. Marié avec Henriette Noufflard depuis 1961, Maurice Guy-Loë participe également au développement de la construction d’ateliers dans le parc de Nogent-sur-Marne, avec l’appui de Bernard Anthonioz au ministère de la Culture. Alors que l’administration de la Maison nationale des artistes est transférée à la Fondation des Artistes (alors FNAGP) en 1976, Maurice Guy-Loë continue à diriger l’établissement jusqu’à son décès, en 1991.