Lauréats des commissions mécénat
de la Fondation des ArtistesAjouter un lauréat

PrénomBruno
NomSERRALONGUE
Commission21 avril 2017
Titre du projetWater Protector
Description projet

D’avril 2016 jusqu’à son évacuation par les forces armées en janvier 2017, les indiens Sioux de la réserve de Standing Rock dans le Dakota du nord rejoints par d’autres tribus et des militants écologiques et altermondialistes américains ont dressé un camp le long des berges du fleuve Missouri au niveau du lac Oahe à proximité immédiate de la réserve de Standing Rock. Ils entendaient par-là s’opposer à l’enfouissement du «Dakota Access Pipeline» devant passer sous le fleuve Missouri. La crainte des indiens vivant dans la réserve en aval du lac était de voir se produire des fuites qui rendraient inconsommable l’eau du fleuve. Appelé Oceti Sakowin, le camp a accueilli jusqu’à 10 000 personnes lors de l’épreuve de force de fin novembre 2016 avec l’armée et la police aboutissant à la suspension des travaux décrétée par le président Obama afin d’effectuer une nouvelle étude sur l’impact environnemental. Depuis, le nouveau président des Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump, a ordonné par décret à l’armée (le corps des ingénieurs de l’armée est en charge de la construction) de reprendre les travaux. En face, même si le camp Oceti Sakowin est aujourd’hui démonté, la détermination des indiens à s’opposer à la destruction de « leur terre sacrée » ne faiblit pas. Elle prend d’autres formes et s’est portée, depuis, sur d’autres fronts. Dans la suite directe de la série réalisée à Notre-Dame-des-Landes (2014-2018), cette nouvelle série (commencée en 2017 et dont le titre est actuellement
Water Protectors) aborde néanmoins un thème encore peu développé dans le travail de Bruno Serralongue, celui de la colonisation. Comme l’écrit Bill McKibben
dans The New Yorker, en faisant l’historique du conflit de Standing Rock «more remarkably, it was the U.S. Army that took the lead—the same agency that had massacred and harassed Native Americans since its founding ». La photographie de Larry Towell qui illustre cet article est
légendée ainsi : « By ordering the construction of the Dakota Access Pipeline to resume, the President is participating in one of this country’s oldest tradition – repressing Native Americans ».
On l’aura compris, le conflit entre les « First Nations » et les « nouveaux arrivants » est loin d’être terminé. Ce que Bruno Serralongue souhaite approcher au cours de ces années en prenant comme fil conducteur le conflit de Standing Rock et plus largement ce qui se joue autour de l’opposition aux oléoducs est la place laissée aux indiens dans la société américaine. Les premières photographies du projet "Water Protectors" ont été réalisées à l’occasion
d’une manifestation à Washington DC le 10 mars 2017 puis, cette même année, en Louisiane et dans le Dakota du Nord ; en 2018 dans l’état de Washington et en Louisiane à nouveau et en 2019 au Canada à la rencontre d’un groupe d’indiens de la nation Secwepemc en Colombie Britannique qui lutte contre le doublement du Trans Mountain Pipeline.

Lieu de diffusionGalerie Air de Paris
© Bruno SERRALONGUE
© Bruno SERRALONGUE
© Bruno SERRALONGUE