Lauréats des commissions mécénat
de la Fondation des ArtistesAjouter un lauréat
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Prénom | Morgan |
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Nom | COURTOIS |
Commission | 27 avril 2018 |
Titre du projet | Rouge Paupière |
Description projet | "Le soleil est éclatant. Dans l’air grésille le parfum d’un paysage aride : résines, pin, sauge, camomille sèche, mimosa… Des odeurs jaunes, brunes, rouges, pour peindre l’atmosphère caniculaire. Les murs bouillonnent de teintes embrasées, comme celles qui vacillent contre les paupières lorsqu’on ferme les yeux face au soleil, et du sol surgissent de grandes cheminées magmatiques. On pénètre dans ce paysage ébloui comme on pénètrerait dans un rêve. Un lieu où rien n’est exactement ce qu’il semble être, où le familier se déforme, s’étire, coule ou miroite. Serait-on entré dans l’esprit de ce grand nu blanc assoupi près de l’entrée ? Couronnée de fleurs sèches, la figure maniériste aux membres élongés repose sur une porte à l’aspect liquide, comme une Ophélie dérivant au fil de l’onde. Modelé à partir de l’Hermaphrodite endormi, le fascinant marbre grec de la collection Borghèse, son corps souffre une torsion impossible dévoilant l’ambivalence de ses attributs. Les tulipes qui ornent le front de ce pâle gisant proviennent d’Amsterdam où Morgan Courtois, qui nourrit son travail d’un constant glanage de formes et d’objets, vit et travaille depuis janvier 2018 en tant que résident de la Rijksakademie. Une série de peintures en résine sur carton intitulée Juin encadre l’espace d’exposition, fenêtres ouvertes sur un paysage impressionniste rougeoyant. Fasciné par le cycle des saisons, l’artiste avait réalisé en Mars 2017 une première série de peintures sur carton qui évoquaient les aquatiques Nymphéas de Monet. Dans cette nouvelle série flamboyante se reflètent comme d’ondoyants mirages les trois grands pots qui habitent l’espace. Déformés, on semble les apercevoir à travers les remous d’une eau écarlate, comme les ombres d’objets engloutis. Constitués de fruits et de légumes (fraises écrasées comme des fleurs ouvertes, citrons érigés en murs…) ces pots composent un verger onirique aux allures volcaniques. La matière organique qui les compose continue de vivre dans sa gangue de plâtre et de résine, et l’odeur de leur pourriture flotte autour d’eux comme une respiration douce et lente montant des profondeurs leurs entrailles. Si Morgan Courtois préfère l’anglais still life à l’expression nature morte pour nommer ses pots c’est qu’il produit des sculptures vivantes, animées d’une vie autonome, rythmées par des éveils et des assoupissements. Aux mondes animaux, au monde humain, Morgan Courtois ajoute un monde des objets, inspiré par les cycles et les métamorphoses du monde végétal." Clara Muller |
Lieu de diffusion | Passerelle, Brest / Rijksakademie |
CACP 2018-Morgane Courtois | |
CACP 2018-Morgane Courtois | |
CACP 2018-Morgane Courtois |