Lauréats des commissions mécénat
de la Fondation des ArtistesAjouter un lauréat

Prenant à rebours le schéma classique d’un film : "Brown, Yellow, White and Dead Dead " commence comme une mini-série tournée dans un appartement en plein cœur du confinement.
La deuxième saison de cette série décrit
comment l’équipe de tournage, la communauté et le casting tout entier déménagent dans un parking, pour la production du film mais aussi pour une vie vouée à la reconversion. Iels essayent de faire le film tout en se reconvertissant dans d’autres métiers pendant leur temps libre pour assouvir le manque de ressources. Les phrases du scénario circulent entre iels comme des ritournelles, structurent l’identité du groupe et décomposent les identités personnelles de chaque personnage. Étant le principal noyau de cette mini-série, la lecture du scénario de "Brown, Yellow, White
and Dead Dead" nous donne accès aux différentes névroses des personnages du film en cours. Les économies pyramidales et les flashbacks deviennent le centre visible de ce scénario qui gravite parmi les réunions Tupperware et les ventes porte-à-porte de produits Herbalife. Dans la série, la production de l’identité en tant que procès de reterritorialisation de la masculinité comme valeur d’échange dans un groupe prend une place de plus en plus étrange au fur et à mesure qu’elle se dévalue à cause du travail souterrain de la sangsue. Une tournure inespérée liée à la question de l’économie, de la sexualité et du désir chez les corps féminisés donne lieu à des nouvelles réflexions sur la place du corps dans le social, sur ses nouvelles capacités à influencer un inconscient collectif.